MATONNAT

MATONNAT
http://carredescanotiers.fr/annuaire/batmatonnat.html

Gaspard MATONNAT à Nevers à partir de 1930, puis G. MATONNAT et fils à partir de 1939
Première adresse, brièvement, 64 bis, rue St Vallière ***
Puis le chantier s'installe rue de la Jonction (au pied de la Digue, derrière le bureau de l'Octroi, à l'emplacement de l'actuel accueil du camping*)
La rue et le quai de la Jonction comprennent deux autres chantiers de construction navale, E. Ortu et J. Pigeat. ** 
En 1942, après un incendie, le chantier s'installe route des Saulaies, toujours à Nevers.
Un document d'archive accessible sur Internet mentionne aussi la rue de Saint Genas.

Dates : Le chantier de Nevers est donné comme actif à partir de 1933 et jusque dans les années 70 (avec Henri MATONNAT). Cependant la citation du journal l'Aéro, du 26 avril 1935, évoquant "la vieille expérience d'un constructeur français" **, plaiderait pour une datation plus ancienne. On remarque aussi que dans divers journaux apparaissent des participations Matonnat à des courses motonautiques, à Paris, Royan, Alger, en particulier "Sans Souci à M. Matonnat", de 1932 à 1935.**

Gaspard MATONNAT a travaillé avec ses trois fils, Henri, René et Pierre. Henri Matonnat continuera le chantier de Nevers avec son père puis seul. René, motoriste du chantier, se consacrera ensuite aux motocyclettes. Pierre, après avoir créé les adresses parisiennes se consacrera à son propre chantier à Arcachon.

Le chantier Matonnat avait des revendeurs, pour la Seine, Seine et Oise et Seine et Marne (P. Lossa et le Salon nautique et du Camping ) **, à Rouen (établissement Fortin), à Alger (8 rue Jéricho), à Nice chez Altari Sports**, au Maroc, en Angleterre...
Les pagaies quand elles n'étaient pas produites par le chantier étaient importées d'Allemagne.
Pendant la guerre, l'atelier étend sa production à la menuiserie pour la vie courante* ou bien adapte la construction des bateaux aux bois disponibles.

L'annuaire du carré des canotiers mentionne un atelier MATONNAT, 71 quai de la Marne à Joinville le Pont. Un lieu de vente ? Un bureau du chantier Pierre MATONNAT à partir de 1945 ?  le Journal du centre*** indique un bureau Matonnat créé à Paris 1, rue de Hauteville, par pierre Matonnat.

A partir de 1939 au moins, date à laquelle apparaissent des publicités dans la Revue du Touring Club, Pierre MATONNAT crée un nouveau chantier, dans le Sud-ouest, qui sera connu pour ses vedettes et ses voiliers plus que pour ses canoës et prendra tôt le virage de la construction  en fibre de verre et résine. En 1941, Pierre Matonnat recrute des "Charpentiers de marine spécialisés dans la petite embarcation, des menuisiers et des ébénistes" (Ouest-France**).

Pierre MATONNAT
45 boulevard de la Plage à Arcachon

dates : 1939 à 1979;
Après 1979, "S.E.C.M. Matonnat " (société d'exploitation des chantiers Matonnat) puis fermeture au début des années 80

Au 45 bd la Plage, est installé maintenant le restaurant le Chantier :
https://mbasic.facebook.com/notes/le-chantier/le-restaurant-le-chantier-et-lentreprise-matonnat-un-h%C3%A9ritage-%C3%A0-garder/238088313018122/

Un catalogue Gaspard Matonnat (non daté) est visible sur le site de la Canoterie
http://www.lacanoterie.com/patrimoine/Catalogue%20Matonnat.htm
La canoterie souligne que les canoës Matonnat ont des lignes très particulières et très modernes :  bouchains bien renflés, fond plat au milieu, extrémités pincées. Cette observation ne s'applique pas à la totalité de la production. Ces lignes que l'on retrouvera plutôt dans les canoës des années soixante existent cependant chez Matonnat dès les années trente et perdureront aussi dans la production de Pierre Matonnat à Arcachon (modèle Dordogne).

Aujourd'hui, "Matonnat" et sa belle chimère sont à nouveau des marques protégées déposés à l'INPI.

* ces deux précisions sont apportées par le blog https://geodazner.blogspot.fr/2016/07/les-chantiers-navals-de-nevers.html?m=1, qui recense nombre d'informations historiques à propos de Nevers et de la Nièvre
** Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France. Ces précisions sont données en particulier par divers journaux d'actualité nationale, par les journaux Ouest France et l'Aéro et par les revues du touring Club de France et de l'Automobile-Club de la Cote d'Azur.
*** Cette information, une photo et d'autres souvenirs sont évoqués par Henri Matonnat, interviewé dans un article du Journal du Centre du 12 novembre 2017 : https://www.lejdc.fr/nevers/economie/btp-industrie/2017/11/12/quand-des-hors-bord-etaient-fabriques-a-nevers_12626172.html

Hormis les sources citées, les premiers éléments ont été notés par l'Annuaire du Carré des canotiers (quelques uns ont cependant été rectifiés). Puis la plupart des informations de ce texte nous ont été données ou bien confirmées par le petit fils de Henri Matonnat, lequel est aussi l'auteur de belles restaurations des canoës de son grand-père.

dimensions 3,50mx 0,75
fond assez plat, bouchains renflés.
deux barrots plats et larges
bordage acajou, membrures frène
pontets marquetés (cèdre ou cédro, acajou et amarante),
plaques de protection chantournées et anneaux en laiton.
contre-plaques de fixation des barrots gravées "Matonnat"
décalcomanie "Constructions Nautiques  MATONNAT rue de la jonction Nevers (Nièvre) France"
passage et pied de mat pour gréement en catboat
Daté de 1938, ce canoë serait peut-être celui qu'Henri Matonnat avait construit pour son propre usage.
Il l'utilisait en monoplace, en position dite tchèque.
En 1939, le chantier annonce la création du modèle "coccinelle" un peu plus long (3,80m).

dimensions : 4,88 m x 0,90
deux barrots plats et larges
emplacements pour bancs amovibles
bordage cèdre ou cédro, avec une ligne d'acajou
pontets marquetés (deux bandes d'amarante, acajou et cèdre ou cédro),
plaques chantournées, petits écubiers pour passage de corde dans les pontets,
pied de mat pour fixation probable sur le siège manquant au 1/3 avant.
aucune plaque ni marque mais de nombreux éléments permettent l'identification. (y compris la trace du décalcomanie elliptique dans le vieux vernis). Tous les détails de la construction de ce canoë l'apparentent au petit canoë Matonnat ci-dessus, du chantier de Nevers.
Le modèle Dordogne du chantier d'Arcachon de Pierre Matonnat, a aussi des points de ressemblance avec ce bateau : une silhouette particulière, des bancs démontables, des écubiers.
date : années 40 selon le vendeur. bateau acheté en bord de Marne.
En cours de restauration.

 

Le nom de ce bateau ne laisse aucun doute sur sa destination : la grosse rivière sportive, qui dans les années 30 à 50 se pratiquait en randonnée (la Dordogne n'avait pas encore été transformée en escalier de barrages). Les lignes de ce grand canoë sont probablement étudiées pour cet usage. On trouve des lignes semblables sur des bateaux en fibre des années 60.
Ce canoë a du être produit en nombre par le chantier de Pierre Matonnat à Arcachon, car on en voit régulièrement en vente. En lien, un exemple sur le site du carré des canotiers, et un autre sur le site de la canoterie.
Si vous possédez un Matonnat Dordogne, merci de publier une description plus complète et des photos pour compléter ce message!

http://www.carredescanotiers.fr/images/_petitea/batpetitea148.jpg
http://www.lacanoterie.com/patrimoine/Galerie%20pat.htm#Matonnat

http://canoe-matonnat.blogspot.fr/
Le blog en lien montre la restauration d'un canoë Matonnat construit par le chantier de Nevers, rue de la Saulaie et vendu en 1952 par B. Fortin à Rouen. Ce bateau a des membrures plates. Il semblerait que les membrures plates (comme sur les canoës toilés canadiens) n'aient pas toujours été un choix technique pour plus de solidité ou plus de facilité de construction, mais qu'elles aient été utilisées par manque de demi rond en frêne, pendant la deuxième guerre mondiale, ou immédiatement après.

Très beau bateau, construit par Henri Matonnat à Nevers, et soigneusement restauré par son petit fils qui m'a confié ces photos et qui est aussi  à l'origine de nombre de précisions de cette rubrique.







Toujours les mêmes détails de construction caractéristiques : Longueur 4,88 m (16 pieds), section renflée, fond plat au milieu contrastant avec les extrémités pincées, petits écubiers, pontets marquetés,  proue et poupe assez hautes, barrots larges et plats, pas de contre-quille.
Les sièges sont aussi des modèles Matonnat

Réalisé en 1944-45, ce canoë de 4,88 mètres aurait du être construit avec des membrures en demi rond de frène ou d'accacia. Il est bâti avec des membrures plates en hètre. Le plat- bort est doublé par un renfort intérieur. Quelques articles (revue du TCF, Chasseur français) attestent au tout début des années 50 cet usage de membrures plates pour des canoës tout bois, comme on le faisait pour les canoës toilés.
Celui-ci a-t-il été construit ainsi pour répondre à la demande d'un client ? Ou bien à cause des pénuries de matériaux de la fin de la guerre ?
Il comporte des assises hautes, plus adaptées à la pagaie simple que les petits sièges pliants.
Il a été restauré par le petit fils du constructeur. Les décalcomanies sont "neufs d'époque". L'usage était de les placer entre la quatrième et la cinquième couche de vernis.

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Bonsoir .Vraiment très beau .Belle restauration et quel plaisir cela doit être de naviguer au grès du courant de nos belles rivières .
J'aime bien les caillebotis du même style .
Parfait

Merci pour toutes ces infos sur les constructions Matonnat. J'aime bien les lignes de ces bateaux, alors que je n'y avais pas fait attention avant.

Super beaux bateaux en effet, ca fait rêver

Publicités Matonnat dans la revue du Touring Club de France :
En 1939, trois publicités voisinent dans la même page, celle pour Gaspard Matonnat et Fils, celle du magasin qui vend leurs canoës à Paris et celle de Pierre Matonnat à Arcachon !


Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France